Ils sont fous ces hollandais !

Les Pays-Bas ne représentent pas la destination de prédilection lorsque l’on pense voyage, même si l’on est à vélo. Alors qu’au vu des infrastructures et des solutions proposées pour les deux roues à pédales on peut dire que ce pays devrait être LE premier sur la liste.
Nous sommes entrés dans le pays en longeant toujours la mer des Wadden, entre digues, champs et moulins. Comme depuis quasiment 1 mois, nous avons toujours le vent de face et la météo se gâte. Pour dire, notre première journée démarre avec un vent de 50 km/h et après seulement 9 km nous sommes épuisés, la pluie pointe le bout de son nez, il fait froid et le « moral-mètre » est en chute libre car nous avons pas loin de 80 km à parcourir dans ces conditions… suggestion d’Elodie : on tente de prendre le train pour rejoindre Groningen où nous attend un contact Warmshowers pas loin.
Nos vaines tentatives ferroviaires en Italie nous ont un peu refroidi, comment cela va-t-il se passer ici avec le tandem ?
Notre carte nous indique une voie ferrée non-loin de la frontière que nous nous empressons de rejoindre pour tenter notre chance. La machine automatique pour les tickets ne prend pas notre Mastercard, elle ne prend que les Maestro et les pièces … fichtre ; heureusement que l’office de tourisme d’à côté parvient à nous fournir en bigaille ! Les fraîches averses se succèdent et nous déjeunons à la hâte sous l’abri à vélo du quai. Le nombre de cycles présents nous laisse présager le pire quand le train va arriver. Mais heureusement pour nous, le vélo est roi en ce bas pays et il nous a été très facile de placer notre monture dans la rame. C’est donc avec le sourire revenu que nous rejoignons la ville de Groningen : notre premier vrai contact avec ce pays.
En sortant de la gare, le parking à vélo donne le ton, y a pas à dire ils sont fous ces hollandais.
Et comme nous avons le temps, rien de mieux que de visiter la ville sur la selle (heu… de vélo bien sûr) pour voir si l’urbanisme nous apportera plus d’exotisme que les paysages monotones. Et bien on peut dire que cette charmante bourgade a relevé le défi avec une circulation terrestre résolument orientée bicyclette et une navigation fluviale bucolique sur les nombreux petits canaux.
Nous ressortons conquis pour partir à l’assaut du village où habite Jan, qui s’avère être le compagnon de notre dernière étape chez l’habitant en Allemagne ; Manuela. Nous découvrons donc le côté masculin de ce couple fort sympathique qui revient d’un voyage à vélo d’un an. Nous nous sentons tellement bien chez lui en sa compagnie que nous décidons d’y séjourner 2 jours pour nous reposer et échanger à loisir sur les thèmes du voyage, de la musique, de la politique, de l’économie, des hollandais, des français, de la vie quoi, en somme. Nous aurons même l’occasion de passer notre dernière soirée avec deux autres cyclos (une hollandaise et une canadienne) qui recherchaient l’hospitalité dans la région : elles n’ont pas pu mieux tomber !
Nous ne manquons pas notre devoir touristique pour autant et partons à la découverte de la seule attraction du village, qui n’est pas rien pour un si petit village, le musée du thé ! (oui dans un petit village paumé aux Pays-Bas, ils sont fous ces hollandais).
Après des adieux émouvants, c’est reparti pour les digues, péniches, et champs pour retourner à Groningen ; non pas pour la visiter une nouvelle fois (nous ne sommes pas aussi fous que les hollandais) mais pour prendre le train pour Amsterdam : notre ultime objectif vers l’ouest avant de repartir vers l’Allemagne, et comme le vent reste fort, nous capitulons une nouvelle fois… (l’essentiel étant de se faire plaisir)
Et là, la capitale du pays se dévoile devant nous dès la sortie de son imposante gare centrale !
Quelle effervescence, que de touristes et de vélo circulants à tout va. La ville est extrêmement dynamique et sait utiliser ses atouts pour son économie. Si vous pensez obtenir une carte gratuite de la ville à l’office de tourisme, n’y allez pas, c’est 2,5€ … alors à ce prix, autant prendre la carte détaillée des circuits verts à vélo, chose que nous avons faite, et partez à l’aventure sur un deux roues pour une immersion totale dans la jungle urbaine Néerlandaise.
Ils ont véritablement des solutions à vélo pour tous les cas dans cette ville. Entre les deux roues équipés de portes bagages en tous genres, pour transporter les enfants, avec eux, trois ou quatre roues, pour les jeunes et moins jeunes … c’est un véritable mode de vie qui peut impressionner et surtout rendre la balade laborieuse pour les non-initiés. En effet, nombreux sont les cyclos-urbains avec leurs téléphones, leurs transports en tous genres et leur pilotage habile et qui n’ont pas peur du contact si besoin.
Même les feux sont adaptés pour gérer l’impatience du citadin, des chronomètres en décompte vous permettent d’emboîter le pas (enfin plutôt d’appuyer sur la pédale) le premier, on vous l’a dit ; ils sont fous ces hollandais.
Le centre-ville est assez grand, quelle bonne idée de prendre le vélo pour aller à l’affût des spécificités architecturales de la ville. Nous poussons le vice jusqu’au bout et nous conformons à la vie locale, prendre des photos en roulant … avec le tandem, c’est possible !
En parlant de vices, que serait Amsterdam sans ses coffee shop et ses dames dévêtues du quartier Rouge (non non, n’espérez pas avoir une photo d’une d’entre-elles par respect et aussi pour éviter tout conflit avec les messieurs qui veillent à l’extérieur).
Le paradis pour certains ou la déchéance pour les autres … mais ne vous inquiétez pas, même s’ils ont l’habitude de braver nos interdits, ils ont aussi les même drogues licites que chez nous, alors voyez, pas besoin de venir jusqu’ici !
N’oublions pas les symboles du pays, entre fromages, fleurs et nombreux canaux fluviaux.
Nous terminons donc cette folle journée en partie à pied pour admirer les innombrables choses qui font le charme de cette ville si particulière.
Merci à Olle de nous avoir hébergé chez lui durant notre séjour Amsterdamois ; la traditionnelle photo souvenir en la présence d’un autre cyclotouriste français que nous aurons sûrement l’occasion de revoir vers Besançon.
Nous repartons donc à l’aventure vers le sud-est pour retourner vers l’Allemagne afin de suivre le Rhin à partir de Cologne. En attendant, nous avons le vent de trois-quart dos (c’est une sensation que l’on avait pas ressenti depuis 1 mois !!!) et avançons assez vite pour le coup en direction de la frontière germano-hollandaise.
Nous avons suivi les conseils d’Olle qui nous a expliqué le fonctionnement des pistes cyclables aux Pays-Bas. Vous pouvez prendre un itinéraire idéal pour les vélos en suivant des numéros qui indiquent des points de références sur des intersections. Et à chaque grosse intersection, vous avez une carte locale indiquant les numéros aux alentours qu’il vous faut suivre pour parvenir à l’endroit désiré. Encore mieux, si vous allez sur ce site web, vous préparez votre itinéraire et n’avez plus qu’à noter la suite de chiffre à adopter pour atteindre votre objectif. On a l’impression de jouer au loto !
La route est superbe sur le premier tronçon, nous découvrons de nombreuses demeures secondaires de riches personnalités du 17ème siècle.
De même aux abords des chenaux s’affichent moult résidences et jardins coquets pour le plus grand plaisir des touristes que nous sommes.
Et mêmes les autres petites bourgades offrent des « prestations » identiques à la sulfureuse capitale.
Nous terminons notre épopée dans ce plat pays en faisant une halte chez une franco-hollandaise qui nous donne un avant-goût de notre retour à la francophonie.
Puis passons une dernière nuit chez une autre famille qui nous accueille chaleureusement et nous offre la possibilité de s’amuser : une caverne d’Ali Baba pour Timéo et test d’un tandem mixte de chez Pino Hase. Après un temps d’adaptation, la machine est très intéressante et ne nous a pas laissé indifférents.
Nous longeons la Meuse avant d’atteindre la frontière, nous laissons derrière nous les moulins, digues et autres particularités locales pour rejoindre Cologne.
Superbe ! Les Pays-Bas semblent vous avoir bien plu aussi…
Gros bisous de Cambridge,
Aurélie
Et alors comment ça se passe outre manche ? Bisous
une pensée vers vous et pleins de bisous
Eva and I love biking in the flat Netherlands. A Dutchman once told us « It is flat here but the wind is our hills ».
Take care
Rolf
For sure the wind was here !
Messieurs Edam, puisque c’est ainsi que l’on s’adresse en Hollande. Grâce à vous, mes yeux se sont encore émerveillés devant des paysages inconnus… Malgré le plat pays, il vous a fallu jouer du mollet, à cause du vent. Quand on vous dit que Hollande c’est pas bon pour les Français.
A bientôt.
Que de jeux de mots ! Nous allons essayer de t’émerveiller jusqu’au bout alors…
Ces images me font plaisir et rappellent de bons souvenirs à Amsterdam, rues et canaux et aussi les musées de peintures artistiques. Rembrand, Van Gogh. J’arrive d’un voyage jumelage en Allemagne et quelques villes européennes bien intéressant.
Passez vous par Mayence car il y a de beaux vitraux de Chagall.
J’ai montré des photos de votre équipée à pèpère et mèmère, ils ont été ravis. bises à la petite famille, courage!
Oui ces villes européennes ont beaucoup de trésors et patrimoine, malheureusement on n’a pas le temps de tout visiter et Timéo n’est pas un fan des musées… On est justement à Mayence, on va essayer de voir ces fameux vitraux. Bisous à toute la famille.
super photos et beau commentaires .bisous a vous 3 .vous vous rapproché de la maison a grand coup de pedale!
Et bien on se rapproche mais on fait des détours… pas si pressés que ça de rentrer!